Portrait du Docteur Eddy LEBAS


 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Docteur Eddy Lebas, je suis praticien hospitalier, j’ai 47 ans, j’ai un diplôme d’études spécialisées (DES) de médecine interne et un diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC) de médecine intensive et réanimation. J’ai fait un cursus d’externat au CHU de Rouen, l‘internat et le clinicat au CHU d’Angers. Depuis 2007, je suis praticien hospitalier dans le service de réanimation de l’hôpital de Vannes.

En plus, de mes fonctions de réanimateur, j’ai été coordinateur des prélèvements d’organes et de tissus pendant 10 ans. Depuis novembre dernier, je suis vice-président de la commission médicale d’établissement (CME).

Pourquoi avoir choisi la médecine intensive ?

Mon choix s’est fait lors d’un stage d’externat au CHU de Rouen. J’avais adoré l’idée d’une médecine très polyvalente et intensive qui amène à avoir une réflexion plus large qu’une simple pratique gestuelle. Je me suis retrouvé dans cette pratique grâce à ma double formation en médecine interne complétée par la formation de diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC) de réanimation.

D’ailleurs, j’ai quelques doutes sur l’évolution et la disparition des DESC car cela a permis aux services de Réanimation Polyvalente de faire travailler ensemble des praticiens ayant des formations complémentaires et donc une pluralité des points de vue.

Quelles raisons vous ont conduit à exercer à l’hôpital public et depuis combien de temps y exercez-vous ?

J’exerce à l’hôpital public depuis ma troisième année de médecine. C’était une évidence pour moi. J’ai même du mal à concevoir la médecine comme un exercice libéral, notamment que la sécurité sociale finance des fonds de pensions américains soit propriétaire de cliniques françaises ! Je suis, à ce titre, probablement un « extrémiste » du service public de la santé.

Pourquoi avoir choisi de devenir praticien hospitalier ?

En me formant à la médecine intensive et désirant travailler dans le service public, c’était une évidence que d’être praticien hospitalier. En dehors du côté pratique, je suis assez « fan » du statut. Il permet de faire la distinction entre le concours et la nomination, gérés par le CNG au niveau national, et la pratique locale dans un hôpital. Il faut vraiment garder cette indépendance et ne pas être recruté directement par un directeur. Je pense que c’est vraiment très important.

Pouvez-vous nous décrire une journée type ?

Une journée type d’un réanimateur à Vannes commence le matin à 9h, avec l’équipe de garde qui nous présente les entrées et nous fait les transmissions de l’ensemble des malades. Puis, vient l’heure du café qui est un moment de convivialité primordial et assure la cohésion médicale. Ensuite, nous effectuons avec les internes les visites auprès des malades et faisons des prescriptions complémentaires si nécessaire. L’après-midi est consacrée aux familles, aux tâches administratives, aux courriers, aux nouvelles entrées, ou éventuellement aux réunions institutionnelles. La fin d’après-midi est le temps de transmission à l’équipe de garde.

En ce qui me concerne, depuis ma prise de poste en tant que vice-président de la commission médicale d’établissement, j’ai des journées consacrées à la vie.

Qu’est-ce qui vous passionne dans votre métier?

Ce qui me passionne tout d’abord, c’est le soin. J’ai étudié la médecine pour me rendre utile et soigner des patients. Dans ma discipline, j’apprécie vraiment le travail en équipe. Nous pouvons confronter les différents points de vue des médecins réanimateurs sur des cas très complexes et après concertation porter un projet de soins unique en collaboration avec les infirmiers. Il s’agit réellement d’un modèle d’intelligence collective. Aussi, même si l’hôpital public vit une crise, ça reste une très belle institution. Lorsque nous en avons les moyens, il y a la possibilité de faire des soins de grandes qualités avec des soignants d’une extrême compétence à tous les niveaux. La collaboration avec l’administration peut aussi être très fructueuse dans le portage collectif de projet quand elle n’est pas étranglée par des objectifs financiers.   

Nous avons également la possibilité pendant notre carrière d‘évoluer et de faire plusieurs métiers. J’ai vu et j’espère que le CNG prendra un peu plus part dans cette possibilité d’orienter nos carrières qui seront de plus en plus longues.

Un dernier mot pour les jeunes PH de demain ?

Malgré la période morose, je pense qu’être PH est une très belle opportunité de carrière, permettant de travailler en équipe, d’avoir une vision de plus en plus large dans le cadre d’une approche populationnelle des besoins en santé qui doivent être définis à l’échelle territoriale en collaboration avec les acteurs libéraux de la santé dans le cadre des communautés territoriales de santé.  Je pense que l’hôpital public va avoir de plus en plus de missions qui dépassent purement le soin hospitalier, que l’essor du numérique va changer nos pratiques. Nous devrons notamment avoir de plus en plus de compétences d’ordre éthique. Le statut de praticien hospitalier ne nous enferme pas dans une spécialité toute notre vie. Ainsi, nous aurons la possibilité de mener plusieurs carrières.

Je m’aperçois aussi que malgré la pénibilité de la continuité et de la permanence des soins, nous gardons une très bonne qualité de vie avec un pouvoir d’achat qui reste très supérieur au salaire moyen. Nous pouvons tout à fait concilier une vie professionnelle et une vie personnelle épanouies.

En savoir plus sur le concours national de praticien hospitalier

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