Laurence Bernard, directrice et Docteur Mireille Voutier, pharmacien hospitalier, présidente de la commission médicale d’établissement au Groupement hospitalier Nord-Dauphiné
Quels sont les fondamentaux de votre fonction ?
Dr Mireille Voutier : En plus de ma profession de pharmacien hospitalier, j’ai été élue par mes pairs présidente de CME. J’essaie d’avoir une commission saine et d’être à l’écoute de mes collègues. Les voir s’investir dans l’institution est un point que j’apprécie particulièrement. Bien entendu, le patient reste notre centre d’intérêt premium.
Laurence Bernard : Je dirige un groupe hospitalier de territoire, avec des équilibres complexes entre gros et petits établissements, certains en zones urbaines et d’autres, en zones rurales. Mon métier, c’est d’être un chef d’orchestre, de faire vivre ensemble différentes familles d’instruments de musique, d’embarquer les solistes comme les troupes de cors. Et d’arriver à créer une dynamique institutionnelle au profit d’un service de qualité au patient. Aucun jour ne ressemble à un autre, il faut trouver en permanence des solutions innovantes. On est à la fois dans la pensée stratégique et les mains dans le cambouis.
Comment définiriez-vous votre relationnel ?
Dr M.V. : C’est un vrai binôme, avec un dialogue permanent. Nous travaillons en complémentarité et en transversalité, avec l’objectif de limiter les conflits.
L.B. : Nous échangeons dans la transparence et la confiance. En fait, nous partageons les mêmes valeurs : la primauté du collectif sur l’individuel, le respect des hommes et des femmes, les notions d’écoute, de bienveillance, d’absence de jugement.
Comment sont prises les décisions ?
L.B. : Elles s’inscrivent dans le respect des prérogatives des différentes instances. En outre, dès mon arrivée voici 3 ans, nous avons mis en place une cellule stratégique avec des médecins, des soignants, des gestionnaires ainsi qu’un Comité de direction élargi.
Dr M.V. : Quand Laurence m’a proposé cette cellule stratégique, j’ai répondu : j’en rêvais ! Car c’est un signe de décloisonnement total, d’alignement entre le médical et l’administration.
Quels sont les atouts des métiers de la fonction publique hospitalière ?
Dr M.V. : Ils ont du sens : nous servons des patients. La diversité et la multidisciplinarité génèrent de la créativité comme la crise l’a montrée. C’est un travail collectif, nous sommes la grande famille de l’hôpital public. Un médecin peut avoir une place dans les prises de décision et il dispose d’une véritable liberté de parole, d’expression et de gestion.
LB : Ce qui nous motive, c’est l’humain, les talents, l’engagement. Cet ADN traverse les années et les modes, et explique notre passion et notre volonté d’innovation.
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