Le portrait de Corinne Moal, élève directrice des soins

Quel est votre parcours ?

J’ai été formée comme infirmière au sein d’un hôpital privé à but non lucratif.

Puis j’ai choisi très rapidement d’intégrer la fonction publique hospitalière où j’ai exercé pendant 14 ans en centre hospitalier universitaire (CHU), d’abord comme infirmière, puis cadre de santé en unité de soins, notamment de médecine.

A l’occasion d’une fermeture de service j’ai occupé la fonction de cadre formateur, ce qui m’a permis d’accompagner le projet professionnel d’étudiants en santé.

J’ai ensuite eu la chance de découvrir le fonctionnement d’un centre hospitalier au sein d’un territoire. Cela m’a permis de mieux comprendre les enjeux du système de santé au service des usagers. J’ai souhaité alors accéder à plus de responsabilités pour soutenir les professionnels qui œuvrent chaque jour, et je suis devenue cadre supérieur de santé d’un pôle intégrant des soins critiques mais aussi des secteurs relevant de la santé publique. J’étais également en charge de missions transversales au niveau local ou au niveau régional.

Avant l’entrée à l’EHESP, j’étais chargée de la coordination d’instituts de formation paramédicale, sous la responsabilité d’une directrice des soins, au sein d’un groupement de coopération sanitaire. A ce moment-là, j’ai pris conscience de l’importance de l’ouverture des établissements sanitaire ou de formation vers les territoires pour répondre aux besoins de santé de la population. Ces expériences m’ont appris à collaborer avec les professionnels, internes à l’hôpital ou  extérieurs mais aussi avec les usagers pour mieux préparer l’avenir.

Ce qui vous a poussé à rejoindre le secteur public ?

Les valeurs même du service public qui me portaient et qui me portent encore presque 30 ans après. Il s’agissait pour moi de participer à l’accès aux soins de qualité pour tous, à la permanence et à la continuité de l’offre de soins, ce que le service public a d’ailleurs été capable de démontrer au cours de la crise sanitaire. 

Qu’est-ce qui vous a motivé à intégrer la formation de directeur des soins à l’EHESP ?

Je souhaitais continuer à contribuer aux organisations de soin ou de formation. Si pouvoir participer aux orientations stratégiques, aux choix politiques d’un établissement et porter la voix des soignants au sein de la gouvernance restent à l’origine de mon choix, il m’a fallu au préalable prendre confiance dans ce que je pouvais apporter aux organisations et aux équipes. Je le dois aussi à mes supérieurs hiérarchiques et à mes collègues, qui m’ont fait confiance mais je crois finalement que nous avons tous quelque chose de différent et complémentaire à apporter si on y croit. Ensuite, c’est une question d’organisation personnelle parfois complexe qui reporte le projet. Je n’ai qu’un regret : ne pas avoir osé me lancer plus tôt.

Quelles sont les qualités pour être Directeur des soins ?

Il faut avant tout être optimiste et dynamique, avoir de la rigueur, être organisé, méthodique, endurant, avoir envie de développer son leadership et disposer de grandes capacités relationnelles.  La loyauté est également essentielle ; être loyal ne signifie pas être dans l’allégeance à tout prix car au contraire, on attend de nous de savoir alerter, argumenter, proposer. Il faut aussi être bienveillant, être prêt à collaborer, prêt à apprendre des autres et à faire confiance. Enfin, au vu de la complexité des situations rencontrées, il faut être résilient.  

Comment se préparer au concours ?

Il faut s’organiser pour travailler avec peu de disponibilité puisque notre exercice habituel continue ; se tenir informé sur les actualités professionnelles et règlementaires, s’exercer aux épreuves écrites en repassant par des bases méthodologiques, s’entraîner à argumenter de façon structurée. Il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur la connaissance de personnes qui sont passées par là avant nous. Il est possible de se préparer seul mais il est plus facile de s’inscrire dans une formation de préparation au concours pour avoir un cadre de révision et un temps dédié. L’émulation du groupe de préparation a été un facteur de réussite essentiel pour moi.

Comment se déroulent les stages ?

Nous choisissons les stages, de 10 et 7 semaines, entre-coupés de retours à l’EHESP, en fonction de notre projet professionnel et de notre parcours, sur les secteurs hospitaliers ou de formation. Le choix du deuxième stage est plus centré sur la préparation de notre future affectation que nous connaissons alors.

Citez un moment fort de votre formation

Il y en a eu plusieurs. Ce qui m’a vraiment portée, ce sont les rencontres avec les différents professionnels aux expériences et projets tellement riches ; les collègues de promotion aux parcours diversifiés, la rencontre avec les collègues d’autres filières, les intervenants de qualité de l’EHESP, les directeurs de soins nous accueillant en stage …

Je ne me rendais pas compte des réseaux développés par chacun et de l’importance de ces partages.

Quel est votre plus grand souhait professionnel pour les prochaines années ?

Mon plus grand souhait professionnel c’est d’oser, et d’abord oser communiquer, comme on le fait avec cette campagne. Communiquer sur le savoir-faire et la participation incontournable des directeurs des soins à la gouvernance hospitalière, ils restent souvent dans l’ombre. Je souhaiterais donner de la visibilité à cette fonction pour que d’autres professionnels s’y engagent. Il me semble essentiel d’oser montrer qu’on fait. Enfin, que nous soyons, tous ensemble, capables d’imaginer et d’accompagner les transformations nécessaires du système de santé de demain.

A titre personnel je dirais que je souhaite continuer à prendre autant de plaisir dans mon travail au quotidien ! 

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